Exercice de style

J’ai baptisé cet article « exercice de style »,  mais j’aurais aussi pu choisir « marronnier » tant le sujet revient tous les ans parmi les voix qui s’expriment sur le handicap et le validisme.
J’ai préféré « exercice de style » car je vais m’écarter un tout petit peu de ma ligne éditoriale annoncée, pour parler d’un truc dont tou.te.s les handi.e.s ont déjà parlé, et qui revient tout les ans en décembre, comme un marronnier.
Le téléthon.
Vous savez, ce truc qui instrumentalise les enfants, qui a été aboli en 2014 aux Etats Unis, et qui est remis en cause par de nombreuses personnes, tous les ans, dans de nombreux pays…
Par exemple, en France, dès 2004, si vous voulez écouter les critiques formulées par Elisa Rojas.

Et pourquoi a-t-il été aboli aux Etats Unis ? je vous recommande ce court documentaire, consacré à la lutte d’un groupe de militant.e.s baptisés Jerry’s Orphans.

(D’ailleurs, s’il y a une fois dans ma vie où je veux bien parler de personnes handicapées inspirantes, je pense que ce serait pour parler d’eux !)
En espérant que vous comprendrez ce qu’ils et elles veulent, ce que je veux.

Si vraiment, vous voulez donner de l’argent, alors donnez le à des organisations dirigées par des personnes concernées. Au niveau national, on peut citer par exemple la Coordination Handicap et Autonomie qui fait un travail de fond énorme (et largement invisible) pour permettre à des plus en plus de personnes handicapées de vivre des vies réellement autonomes.

A défaut, si vous êtes un défenseur ou une défenseuse des droits humains, je pense que la moindre des choses, c’est de ne pas soutenir financièrement des associations gestionnaires, qui gèrent des institutions ségrégatives, qui bafouent les droits humains, comme l’explique bien la rapporteuse de l’ONU pour les droits des personnes handicapées.
(Oui, l’APF gère, par exemple, des ESAT, où des personnes exercent une activité rémunérée en dessous du SMIC, sans être protégées par les dispositions du code du travail – droits syndicaux, congés payés, et j’en passe).

Alors si ce qui vous importe, c’est de soutenir la recherche médicale, le mieux c’est peut être de manifester collectivement notre attachement à notre système de santé actuel, à la sécurité sociale, et au financement public de la recherche. De soutenir (financièrement ?) les personnels hospitaliers en lutte, qui depuis de nombreuses années alertent sur la dégradation simultanée de leurs conditions de travail et de la prise en charge des patients. Et qui étaient en grève, encore cette semaine.

Si ce qui vous importe, c’est de défiscaliser, faites un don à n’importe quelle association reconnue d’utilité publique. C’est le cas de la CGT, par laquelle je me sens bien plus représenté qu’une quelconque association « de malades ».
Mais comme je ne suis pas sectaire, vous savez que c’est aussi le cas de grand nombres d’assos qui luttent pour le droit au logement, pour le digne accueil des migrants, pour la justice climatique, contre les discriminations racistes ou LGBT-phobes, contre les violences faites aux femmes… Il y a tant de combats qui pourraient bénéficier de votre générosité.
(Et pour défiscaliser, vous pouvez même décider d’acheter de l’art contemporain)

Enfin, comme ce qui compte, au-delà des mots, ce sont les actes, n’oubliez pas, 365 jours par ans, de rendre vos événement (militants, culturels, associatifs, festifs) accessibles, et de l’indiquer clairement sur tous vos vos supports de com. Sous titrez vos vidéos, écrivez des descriptions pour vos images, ne likez pas des vidéos d’inspiration porn. (Qu’est ce que l’inspiration porn ? Par Stella Young)

En un mot : soyez des alliés de nos luttes, pas des obstacles sur nos routes.
Piss on pity

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